Jacques Augustin Catherine,
Œdipe maudissant Polynice (1804)

1804, Huile sur toile, 260 X 330 cm

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Ce grand tableau, acheté par l’Etat au Salon de 1804,
fut accroché au château de Fontainebleau avant d’être déposé au musée de Poitiers en 1872. Il avait valu à son auteur un prix d’encouragement. Bien que la critique du Salon se soit montrée mitigée, saluant  » une scène bien choisie et bien composée « . Mais regrettant des  » têtes trop modernes et leur caractère trop français, l’attitude d’Oedipe un peu trop théâtrale « .
De fait, le sujet est tiré de la tragédie de Sophocle, Oedipe à Colone. Oedipe, fils du roi de Thèbes Laïos, avait sans le savoir tué son père et épousé sa mère, Jocaste, comme l’avait annoncé un oracle à sa naissance. Lorsque ses crimes lui furent révélés, il s’arracha les yeux de désespoir et fut chassé de Thèbes par ses fils Etéocle et Polynice. Sa fille Antigone l’accompagna dans son exil.
Le tableau représente l’instant où Polynice, lui-même évincé du trône par son frère. Vient supplier son père de rentrer à Thèbes depuis avec lui afin de le soutenir dans sa reconquête du pouvoir. Polynice pose un genou en terre, sur la gauche, les bras tendus dans un geste de supplication vers Oedipe qui, debout à droite, les paupières closes, le repousse et se détourne ostensiblement de lui. Antigone, derrière son père, étreint sa poitrine dans une vaine tentative de l’infléchir. L’aridité du paysage à l’arrière-plan et la dramatisation de l’espace par des effets de lumière sur les protagonistes. Font résonner la malédiction que prononce Oedipe, vouant ses fils à la mort

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