Pierre Jean-Baptiste,
Aurore et Tithon (1747)

1747, Huile sur toile, 163 X 194 cm

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En 1873,
le musée de la ville de Poitiers recevait en dépôt des collections nationales cette grande huile sur toile. Exposée au musée de l’hôtel de ville puis au musée Rupert de Chièvres, elle symbolisait la tradition académique du  » grand genre « . Au petit matin, la déesse Aurore, encore nue, s’élance pour accomplir sa mission quotidienne : elle doit ouvrir les portes du jour, en dispersant des roses. Elle quitte la couche conjugale où son époux Tithon tente de la retenir encore. Deux putti l’accompagnent et la drapent, tandis qu’un troisième renverse l’urne des songes.
Aurore – Eos dans la mythologie grecque – est la soeur d’Hélios, le Soleil, et de Séléné, la Lune. Son mythe diffère quelque peu dans les textes antiques. Homère l’appelle la déesse  » aux doigts de roses « . Séduite par Tithon, prince troyen dont elle conçoit deux fils, elle obtient pour lui l’immortalité mais oublie de la subordonner à une éternelle jeunesse : condamné à vieillir sans fin, il se transforme en cigale, selon certaines sources.
L’épisode choisi par Jean-Baptiste Pierre est rarement représenté dans l’art : il peint Tithon en jeune homme vigoureux, au lieu de le montrer en époux vieillissant délaissé par la déesse que d’autres éphèbes séduisent. A peine réveillé, Tithon semble la laisser partir accomplir sa tâche matinale à regrets.

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